L’esprit qui agit

Xavier Séguin 13 septembre 2011

L’esprit a-t-il le pouvoir d’agir sur la matière ?

L’homme peut-il, par la seule puissance de son esprit, déplacer un guéridon, une armoire, une voiture ? Déformer le métal ? Amollir la pierre ? Jean-Pierre Girard en est convaincu. Pourtant, certains s’en souviennent encore : il y a trente ans, Uri Geller lui a coupé l’herbe sous le pied. A lui et à tous ses semblables. Résumé.

Uri Geller s’est fait une belle notoriété dans les années 80, grâce à ses dons de psychokinèse. Victime de son succès, il se laissa médiatiser et commença une carrière d’amuseur public. En 1987, Geller est invité à l’émission Droit de réponse animée par Michel Polac. Geller y effectue diverses démonstrations de« ses pouvoirs paranormaux. » Tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’arrive Gérard Majax, le célèbre illusioniste. Majax refait les mêmes démonstrations :

il tord un club de golf en métal, comme du caoutchouc, dans la main de Michel Polac ; il fait tournoyer l’aiguille d’une boussole, nettement plus vite qu’Uri Geller ; enfin, il tord une petite cuillère simplement en la regardant.

Gérard Majax dénonce la tricherie, le détournement d’attention et l’illusionnisme de Geller, qu’il traite de charlatan. Ce fut la fin de la carrière médiatique de Geller. Et pour tous les sceptiques, la preuve que toutes ces bêtises ne méritent que du mépris.

Pourtant, ces faits existent, mais ils ne se manifestent pas à tous les coups. Pour déclencher ces pouvoirs psys, certaines conditions sont nécessaires, d’isolement, de recueillement, qui sont davantage de l’ordre du sacré que du showbiz. Et ces conditions nécessaires ne sont pas toujours suffisantes. En la matière, rien n’est garanti. Spectacle oblige, Geller devait truquer quand il passait à la télé. Ça ne prouve pas qu’il n’avait pas de pouvoirs, mais qu’il n’aurait pas dû passer à la télé.

Le cas de Jean-Pierre Girard n’a rien à voir avec le showbiz. Après avoir dirigé le Bureau européen de technologie, ce scientifique de formation mène des études de neuroscience et de physique quantique.

Il possède un talent de psychokinèse : par le seul pouvoir de l’esprit, il  tord des barres de métal, déplace des meubles, fait voler des cendriers, etc. Mais cette fois, c’est lui qui sort vainqueur de toutes les confrontations avec des illusionnistes. Si lesscientifiques et les médias le boudent, le KGB et la CIA s’intéressent de près à ses travaux. Comment a-t-il acquis son incroyable pouvoir ? Très simplement. Dans son enfance, il survécu à la foudre qui s’était abattue sur lui.

Ce choc électrique ne le tua pas, mais au contraire développa en lui ce pouvoir sur la matière, comme ce fut semble-t-il le cas de Uri Geller et de Matthew Manning, eux aussi célèbres pour les mêmes talents « paranormaux ». Le paranormal d’aujourd’hui était le normal d’avant-hier et sera la norme d’après-demain. Eh bien oui, ces pouvoirs incroyables, la foudre en est la cause. Une cause qui n’a rien de magique.

Personne ne le fait exprès ; le baptême par le feu du ciel est une initiation trop dangereuse. Ceux qui reçoivent les dons de la foudre ne sont ni meilleurs ni pires que les autres. Ils étaient au bon moment au bon endroit. L’énergie qui débride l’esprit d’un être se moque de savoir s’il est « bien » ou pas. La morale n’a rien à voir avec la spiritualité ! Et la « sainteté » n’est qu’une bonne gestion de l’énergie. Ainsi, les Catholiques croient que leurs saints sont des modèles de vertu bourgeoise…

Mon Dieu qu’ils ont la mémoire courte !

Oublieraient-ils que Saint Paul, avant de fonder l’église chrétienne, a commencé par torturer et massacrer les premiers chrétiens ? Que Saint Augustin, avant d’être évêque, a mené une vie de patachon ? Que Thomas d’Aquin est un gros menteur? Et plus près de nous, que Benoît XVI,  a débuté dans les jeunesses hitlériennes pour devenir Grand Inquisiteur avant d’être pape ? En effet il fut longtemps le patron de la Doctrine pour la Progation de la Foi, qui n’est que l’Inquisition rebaptisée…

D’autres religions, dont le bouddhisme et la scientologie, ont mixé la foi, la pratique, le dogme et la morale en une soupe indigeste et peu ragoûtante. « Il faut voir comme on nous parle… » Cette soif d’idéal que nous avons tous est frustrée dans un monde où la matière domine, où règne l’argent. Cette soif légitime, « ceux d’avant » y répondaient de façon très concrète. Ils transformaient les initiés en dieux, pour de bon, pas du tout de façon symbolique. L’apparition de la symbolique signe le déclin.

Quant à l’éveil électrique obtenu par Alain Laurendeau, il n’a rien, mais alors rien de symbolique : la décharge a failli le tuer.

Les vibrations des forces mentales sont des plus sophistiquées et  donc les plus puissantes qui existent .