lundi 6 juillet 2015

Rencontre avec le Dr Raymond Moody


Je n’avais jusque-là jamais pris le temps d’envisager sérieusement la vie autrement. Mais un jour, en méditant, toutes mes croyances et mes valeurs ont été remises en cause par une expérience de communication avec un défunt. Je me suis alors retrouvée avec mille et une questions relatives à cette expérience, mais sans aucune réponse. 


Un livre, découvert par hasard, m’a alors rassurée : La vie après la vie du Dr Raymond Moody. Treize ans plus tard, j’ai eu l’immense honneur de rencontrer le Dr Moody pour échanger avec lui sur la vie et la mort. Un pur moment de bonheur que je partage avec vous aujourd’hui. 
Dr Moody, croyez-vous qu’une plus grande compréhension de la mort pourrait nous aider à mieux vivre notre quotidien? 
Oui, cela aide. Vous savez, il y a un moment que je réfléchis à cela et je crois que c’est un point de vue qui remonte au moins jusqu’à l’époque de Platon. Je pense que de nombreuses personnes vivent leur vie en tentant de fuir toute réflexion au sujet de la mort. À mon avis, elles ne semblent pas très heureuses. Alors, selon moi, la meilleure chose à faire est d’en savoir davantage au sujet du processus de la mort. 
Mais en quoi cela peut-il nous aider? 
Vous savez, en se basant sur les expériences de mort imminente (EMI), il n’y a pas encore de procédure ou d’explication rationnelle qui peut offrir une preuve de l’existence d’une vie après la vie. Je n’ai pas inventé la mort, comme ont pu le dire certains sur le mode de la plaisanterie. Je me suis simplement penché sur ce qu’avaient vécu des personnes aux frontières de la vie afin d’analyser le processus du mourir et ses différentes composantes. Et j’ai donné à la combinaison de l’ensemble ou d’une partie de ces composantes le nom d’expérience de mort imminente.
Néanmoins, le fait est que les EMIs sont un phénomène remarquable, même si nous n’avons pas encore de moyen clair de les analyser ou de les comprendre entièrement. L’humanité s’est toujours extasiée sur les merveilles de la nature malgré leur caractère inexplicable… Pour les expériences de mort imminente, c’est la même chose : bien qu’elles n’aient jamais été réellement expliquées, elles sont un sujet d’émerveillement pour tous ceux qui en connaissent l’existence.1 Dans ce contexte, il est très légitime que chacun les interprète comme bon lui semble. 
Leur effet est universel. Depuis que j’ai commencé à étudier ces phénomènes, j’ai remarqué que lorsque les gens lisent sur ces EMIs, ça les inspire et réduit leur peur de la mort. Ils commencent à penser aux choses importantes de la vie, comme l’amour par exemple. 
Est-ce que vous abordez le thème de la mort avec vos patients en phase terminale et est-ce que cela les aide à mieux vivre la mort? 
Avec mes patients en phase terminale, mon éthique m’a toujours imposé de ne jamais leur livrer de l’information sans un contexte préétabli. Vous savez, on doit laisser chaque personne mourir à sa manière. Jamais je n’irais voir un patient en phase terminale pour lui dire : Laissez6moi vous expliquer ce qui se passe durant le processus de la mort. Par contre, il m’arrive effectivement d’en parler. À plusieurs  reprises, en tant que médecin, certains de mes patients en phase terminale qui n’étaient pas au courant de mes travaux sur les expériences de mort imminente me disaient : Je sais que je vais mourir. Est-ce qu’il y a des personnes qui ont vécu un tel processus et qui peuvent en parler? À ce moment, je me sentais dans l›obligation de répondre à cette question factuelle. Je leur disais alors : Oui, voici ce que les gens nous disent à propos des expériences de mort imminente… 
J’ai alors remarqué que ça leur apportait beaucoup de réconfort d’en apprendre davantage à ce sujet. Pour moi, il me semblerait tout à fait inapproprié d’aller voir un patient en phase terminale et de lui présenter cette information sans qu’il pose lui-même la question. Ce serait comme si on lui parlait de religion sans qu’il l’ait demandé. L’information à ce sujet sera aidante seulement quand le patient est prêt à l’entendre. 
Lorsqu’une personne touche à une parcelle de l’au-delà lors d’une EMI, est-ce que vous croyez que cela peut l’inciter à quitter notre monde matériel? 
En général, je dirais que c’est le contraire. J’ai connu plusieurs personnes qui avaient quand même un intense désir de vivre pour plusieurs raisons. Lorsque les gens reviennent de ce genre d’expérience, ils s’engagent de manière plus active dans le monde. En fait, immédiatement après une EMI, plusieurs personnes qui ont été ramenées à la vie par des manoeuvres de réanimation m’ont dit qu’elles ne voulaient pas du tout revenir ici-bas. 
D’autres m’ont dit qu’elles étaient même en colère contre leur  docteur qui les avait ramenées à la vie. Cependant, il faut avouer qu’avec le temps, les gens finissent généralement par avouer : « Je ne voulais vraiment pas revenir, mais aujourd›hui, je suis tout de même content d’être là. Je vois maintenant qu’il me restait d’autres choses à faire. » En fait, rares étaient ceux qui voulaient réintégrer leur corps physique, mais, après l’avoir fait, ils avaient presque tous le sentiment d’un dessein supérieur et la certitude d’avoir des tâches à accomplir sur Terre avant de rejoindre le monde spirituel.1 
Est-ce possible que l’âme d’une personne en fin de vie fasse des aller/retour entre ici et l’au-delà, ce qu’on pourrait aussi appeler une expérience de conscience accrue et qu’elle ait en conséquence des visions de l’au-delà? Le cas échéant, à quoi cela peut-il servir? 
Dans la forme la plus commune de ces visions, le mourant va voir des êtres angéliques ou des parents décédés venus pour le rassurer et même communiquer avec lui… Il arrive aussi que le visiteur emmène le mourant dans un plan céleste que ce dernier décrira ensuite à ses proches.1 Je ne sais pas quel en est le but particulier, mais je crois qu’effectivement ces phénomènes se produisent. Dans le cadre de mon travail, j’ai oeuvré auprès des patients en phase terminale. Au fil des années, j’ai observé que dans les derniers mois, semaines, jours ou heures, ces derniers semblaient surtout connectés à un autre état d’existence, tout en restant parfaitement lucides dans cette réalité matérielle. Alors, oui, je pense que le processus de mort est graduel et que les gens ont parfois un pied dans ce monde et un pied dans l’autre. 
À votre avis, est-ce que les aller/retour que l’âme effectue au moment de la mort peuvent se comparer à ce qui se passe durant le processus de la grossesse et de la naissance? 
Oui, je pense qu’il y a plusieurs similitudes. Les sociétés occidentales ont tendance à voir le temps de manière linéaire. On réfère souvent à la ligne du temps par exemple. Cependant, dans plusieurs autres sociétés, incluant la Grèce, le temps n’est pas vu comme une ligne, mais plutôt comme une sphère rotative ou comme un cercle.
Ainsi, pour ces sociétés, la mort et la naissance ne sont pas perçues comme les opposés d’une ligne droite, mais bien comme un processus qui se complète. On va souvent prononcer les mêmes paroles à un mourant qu’à l’enfant qui vient de naître. Alors, ces deux passages sont souvent traités de manière identique. 
Les peuples ancestraux racontaient des expériences de mort imminente en mettant l’emphase sur la circularité du phénomène. Une des histoires anciennes les plus célèbres parle d’un homme qu’on croyait mort. La dernière chose qu’il évoque a trait à la manière dont les âmes font la file en attendant de naître. Bref, ce concept de circularité où l’âme attend pour joindre notre monde peut être retracé jusqu’à la Grèce Antique. Vous savez, j’ai souvent entendu des récits de personnes qui étaient prêtes à s›incarner dans nos sociétés occidentales.
 Selon vous, qu’est-ce que la vie sur Terre, la mort et l’incarnation signifient? 
Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas! Tout cela est si complexe. Je ne pense même pas que nous puissions vraiment résoudre complètement cette énigme dans ce monde des plus amusants. Au cours de ma vie, j’ai rencontré plusieurs personnes qui s’empressaient de donner un sens à tout cela. Personnellement, je ne suis pas certain qu’on possède la compréhension nécessaire pour décoder le mystère de ce monde. En attendant, j’observe la vie qui me semble être une sorte de divertissement éducatif qu’on choisit, mais dans quel but? Je n’ai pas réussi à le comprendre encore. En attendant, j’ai l’intention de poursuivre ma quête de réponses. L’univers spirituel est immensément vaste et la joie que j’éprouve à l’explorer est infinie.2


Merci!
C’est sur un regard amusé et émerveillé par le mystère de la vie que nous avons terminé ce riche entretien. Cher Dr Moody, vous qui êtes un éternel chercheur qui osez aller au-delà des vérités établies, acceptez toute notre reconnaissance pour cette sagesse partagée avec nous. Un merci particulier à Michaël McGraw pour son précieux apport de traduction à cet article

1. Tiré de Témoins de l’après-vie par Dr Raymond Moody et Paul Perry
2. Tiré de Paranormal par Dr Raymond Moody et Paul Perry

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