Si je ne vous en dis pas plus, il est fort probable que beaucoup d’entre vous optiez pour le premier choix.
Pourtant, des différences essentielles apparaissent chaque jour plus nettement. Elles concernent d’abord les moyens mis en œuvre.
Curieusement, les super et hypermarchés développent des rayons BIO, mais il est difficile de les conseiller quand on voit des miels bio de Chine ou des figues bio de Turquie achetés à des prix défiants toute concurrence, et dont la qualité bio est surtout sur l’étiquette…
Une grande différence est que l’agriculture productiviste utilise des phytosanitaires qui ne sont autres que des chemicals, des produits chimiques, pesticides-insecticides-fungicides dangereux pour la santé humaine. Evidemment, les industriels ne vous le diront pas, ils vous diront même l’inverse en affirmant que le choix N°1 est la seule façon de réduire la faim dans le monde. Belle générosité si elle n’était pas orientée d’abord vers leurs poches, avec l’aide de la bourse.
On se moque de nous en prenant les consommateurs pour des cobayes. Les scientifiques se réveillent quand ils ont vraiment la parole libre.
C’est le cas de nombreux ingénieurs agronomes arrivés à la retraite, comme j’ai pu le constater après le Grenelle de l’Environnement auquel j’ai participé.
Mon collègue britannique le Pr. John Beddington (nous avons le même âge), spécialiste de la gestion des ressources naturelles et « conseiller scientifique en chef » du gouvernement Anglais, a sonné le tocsin.
Dans un discours officiel [2] il estimait :
« le monde, sans de profonds et rapides changements de comportements individuels et collectifs, va vers un collapsus écologique et économique global qu'il compare à un ouragan parfait (économique, social et environnemental), qui se concré tisera vers 2030, donc dans 15 ans. Ce scénario associe conjointement une crise alimentaire, sanitaire et sociale, une crise énergétique et une crise écologique majeure caractérisées par un effondrement brutal des écosystèmes, à l'échelle de la biosphère, c'est-à-dire de la planète toute entière, et dépassant les capacités de résilience écologique de la biosphère (à court, moyen ou long terme). »
Il ajoute :
« Cette situation explosive représente la plus grande menace pour la stabilité et la paix mondiale qui ait jamais existé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes vivent dans les régions les plus exposées et n’auront pas d’autre choix que de partir pour tenter de survivre ailleurs. Les sources de conflits, d’épidémies, de guerres seront innombrables… et jusqu’à présent l’humanité n’a encore jamais apporté la preuve qu’elle savait gérer ce genre de situation.»
Que faire ? Attendre 15 ans les bras croisés ou réveiller les consommateurs exploités ? Attendre de voir plus de cancers chez des sujets jeunes – c’est le cas déjà aujourd’hui – en annonçant aux familles qu’on ne connaît pas les causes et qu’on les cherche sans les chercher vraiment ?
Avec le tout-génétique, on a voulu faire mieux que la nature et cela dans tous les domaines de l’humain [3]. La déconstruction de tous les modèles rationnels qui consiste à tout détruire, pensée par les philosophes brillants – Dérida, Foucault, Deleuze et bien d’autres – perturbés dans leur vie intime, obsédés par la mort, valorisés par des médias philosophiquement incompétents pour suivre la mode, conduit l’humanité au suicide.
Les pesticides de Monsanto et autres lobbies [4] très puissants ravagent notre santé et notre planète
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) basé à Lyon, agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vient enfin de classer cinq pesticides dont le fameux Roundup, via son principe actif le glyphosate, comme cancérogènes « probables » ou « possibles ».
La prudence exige de minimiser les risques puisque ces produits sont largement utilisés et répandus dans les environnements agricoles.
On qualifie de probable et de possible quand c’est certain. Pour ne « pas faire peur ».
« Le glyphosate, présent notamment dans le Roundup, est classé cancérogène “probable chez l’homme” (groupe 2A), même si “les preuves sont limitées” en ce qui concerne la survenue d’un lymphome non Hodgkinien ou d’un cancer de la prostate », souligne le CIRC.
Les études d’exposition des agriculteurs menées aux États-Unis, au Canada ou en Suède, publiées depuis 2001, sont enfin suffisantes pour modifier la classification, établie en 1991, où le Roundup a été sorti de la catégorie des cancérogènes pour l’homme (en 1985, une première évaluation l’avait placé dans les « cancérogènes possibles »). Il fallait attendre des catastrophes de santé pour oser le dire !
La production et la vente de Roundup ont explosé depuis l’introduction de cultures génétiquement modifiées (AGM = Aliments génétiquement modifiés [5]).
En plus de l’agriculture, ce produit fortement toxique est utilisé dans les forêts et chez les particuliers dans leur jardin pour qu’ils n’aient pas à se baisser pour supprimer quelques mauvaises herbes.
Le glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la nourriture, selon le CIRC qui précise que la population est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées, même si les niveaux d’exposition observés sont « généralement bas ».
Cette nouvelle classification prend aussi en compte des études expérimentales chez l’animal. Le Roundup est le « désherbant le plus utilisé au monde », souligne l’association Générations futures qui se félicite de cette évaluation « qui reconnaît la dangerosité avérée du glyphosate ».
Les quatre autres sont les insecticides tels que le malathion, le diazinon, le tetrachlorvinphos et le parathion. Les deux premiers sont classés dans le groupe 2A des cancérogènes probables avec, comme pour le glyphosate, des « preuves limitées » dans la survenue des lymphomes non hodgkiniens et des cancers de la prostate pour le premier, du poumon pour le second.
Les insecticides tetrachlorvinphos et parathion, qui font déjà l’objet d’interdictions ou de restrictions dans de nombreux pays, ont été classés dans le groupe 2B des cancérogènes « possibles » au vu des données chez l’animal.
Fin mars de cette année, la revue très reconnue Human Reproduction [6] affirmait que les pesticides réduisent de plus de 50 % le nombre de spermatozoïdes (86 millions par éjaculat contre 171 millions).
Tout ceci vient enrichir la longue liste des produits démontrés dangereux pour notre santé :
Selon Organic Consumers Association :
« Il y a une corrélation directe entre notre approvisionnement en produits génétiquement modifiés et les 2 milliards de dollars que les États-Unis dépensent chaque année pour les soins médicaux, à savoir une épidémie de maladies chroniques liées à l’alimentation.
À la place des fruits, légumes, graines et animaux nourris à l’herbe bons pour la santé, les élevages industriels américains et les transformateurs alimentaires produisent une surabondance de malbouffe génétiquement modifiée qui provoque des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, le diabète et le cancer, soutenus par des subventions d’Etat, tandis que les agriculteurs biologiques ne reçoivent pas de telles subventions. »
La science manipulée n’est pas synonyme de bien commun, sauf pour les lobbies milliardaires, aux dépens d’une population manipulée, exploitée.
L’excellent film produit en France par Jupiter La Santé dans l’assiette [8] doit entrer dans toutes les familles. J’ai plusieurs fois animé des soirées après la projection de ce film et me suis rendu compte de l’impact majeur des informations qu’il apporte.
Il est urgent de trouver des solutions alternatives écologiques et de santé
Ces solutions existent. Elles sont créatrices d’emplois pour les jeunes, qui resteront en bonne santé. De plus en plus de jeunes couples s’installent et développent des produits d’une agriculture menée de manière écologique, biologique, biodynamique et développent de plus en plus la permaculture [9].
Ils mettent leurs produits sur les marchés de proximité, créent des contacts fructueux en termes humains et économiques.
Annonce spéciale de Jean-Marc Dupuis de Santé Nature Innovation :
Le pouvoir des plantes
Contre les aggressions du quotidien, les plantes apaisent, soignent, soulagent. Les traditions ancestrales sont validées par la recherche scientifique et de nouvelles vertus sont découvertes chaque jour... rendez-vous ici pour en savoir plus.
Nul doute que nous ne pouvons plus nous laisser faire et manipuler par des exploiteurs qui pénètrent le monde des décideurs politiques dans les ministères, des représentants que nous avons élus de gauche comme de droite, à Paris et de plus en plus à Bruxelles. Ils ne sont pas au service du bien commun, de la collectivité.
Ecoutez aussi mon excellent collègue de l’université de Caen, le Pr Gilles-Eric Séralini dans l'émission La tête au carré sur France Inter : « OGM, pesticides et poisons cachés »
L'étude du CRIIGEN qu’il a menée, publiée en janvier 2014, précise que le Roundup en tant que tel n'a jamais été évalué avec ses adjuvants qui le rendent des centaines de fois plus nocif que sa substance active le glyphosate. Donc, si le glyphosate est maintenant considéré comme “cancérigène”, qu'est-ce que cela doit être pour le Roundup ? Ceci sans parler des effets cumulatifs et des effets cocktails qui, évidemment, ne sont pas évalués [10].
Consommateurs, pas cobayes !
Nous voulons la transparence concernant les OGM et AGM, que les produits soient étiquetés clairement et pas en caractères illisibles sans une loupe qui devrait être exigée à l’entrée des supermarchés.
Faudra-t-il confier l’enquête à Médiapart ? Pourquoi pas !
J’ai signé la pétition « Consommateurs pas cobayes ! ». Nous sommes déjà 150 000 mais devrions être des centaines de milliers, aller jusqu’au million de signataires. La campagne continue sur www.consommateurspascobayes.com
Professeur Henri Joyeux
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mardi 21 juillet 2015
Ni “cons-sommateurs”, ni cobayes [1] Notre civilisation est à un tournant
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