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jeudi 9 juillet 2015
La Chine fait face à une violente crise boursière
La Chine fait face à une violente crise boursière
Repéré par Grégor Brandy
La Bourse de Shanghai s’est déconnectée de l'économie réelle | Christopher via Flickr CC License by
Les investisseurs devraient être plus inquiets par ce qui se passe en Chine que par la situation grecque.
Vous n'en avez peut-être pas encore entendu parler et pourtant, pour de nombreux journalistes économiques comme ceux de CNN, «au lieu de se concentrer sur Athènes, les investisseurs devraient être bien plus inquiets par ce qui se passe en Chine. Vous savez, ce pays de 1,4 milliard d'habitants avec le deuxième plus gros PIB».
Après avoir doublé en moins d'un an, la bourse de Shanghai a chuté de 30% en l'espace d'un mois, explique Capital, qui s'interroge sur «le grand n'importe quoi de la Bourse chinoise»:
«Après avoir gagné plus de 52% en 2014 et 54% sur les cinq premiers mois de l’année, la fête est finie sur les marchés. En trois semaines, la Bourse de Shanghai a perdu 30%, soit 3.000 milliards de dollars qui se sont envolés, plongeant les investisseurs et les autorités dans la panique.»
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L'État chinois a pourtant tenté de relancer la bourse. Challenges raconte ce mercredi 8 juillet que tout ceci n'a pourtant pas eu l'effet escompté:
«La débâcle s'est poursuivie mercredi dans l'affolement général, qu'aucune admonestation du gouvernement ne parvenait à endiguer, et alors que la Bourse hongkongaise trébuchait dans le sillage de Shanghai.
Les autorités chinoises de régulation ont pourtant dévoilé précipitamment tout un train de nouvelles mesures adoptées à marche forcée. Les compagnies d'assurance sont ainsi désormais autorisées à placer une proportion accrue de leurs actifs en Bourse, et peuvent investir jusqu'à 10% de leurs fonds sur un seul titre [contre 5% auparavant]. Pékin a promis d'offrir des “liquidités abondantes” aux maisons de courtage pour maintenir leurs “opérations sur marge” (achats d'actions par endettement), assurant que ces courtiers allaient gonfler leurs acquisitions de titres tous azimuts.
Par ailleurs, les échanges sont désormais interrompus sur plus de 1.300 entreprises cotées, afin d'empêcher leurs titres de descendre encore plus bas: environ 40% de la cote se trouve donc paralysée.»
«Retour de bâton»
Pour la BBC, trois raisons expliquent la chute du marché boursier chinois: la première, qu’elle appuie avec les arguments développés par The Economist, est que l'intervention du gouvernement, plutôt que de sauver le marché de la noyade par «la succession des bouées de sauvetage», «lui a mis un peu plus la tête sous l'eau»; il y a également l'instinct grégaire, qui pousse tout le monde à faire la même chose, mais aussi l'appât du gain, qui pousse les investisseurs à long terme à tout arrêter.
«Beaucoup ont réalisé de bons profits sur le long terme (le marché a pris 150% en un an) et, alors que tout se complique, ils préfèrent se retirer. Même ceux qui s'assoient sur des pertes, sans savoir ce qui va se produire par la suite, perdent leur sang-froid et vendent.»
L'Obs indique que tout aurait pourtant dû s'arranger:
«Le régulateur des marchés avait assuré qu'aucune nouvelle introduction en bourse n'aurait lieu dans “un avenir proche” pour éviter toute perturbation supplémentaire. Mais les mesures prises ces derniers jours par le gouvernement semblent avoir échoué à restaurer la confiance. La Bourse de Shanghai avait gonflé de 150% en douze mois, se déconnectant de l'économie réelle, et les experts s'attendaient à un retour de bâton.»
CNN explique que «beaucoup d'experts pensent que la hausse du marché boursier chinois plus tôt dans l'année était en partie due à des investisseurs moyens qui prenaient sur la dette pour investir dans des actions»:
«Et lorsque les actions ont commencé à dégringoler le mois dernier, beaucoup de ces investisseurs ont dû vendre rapidement leurs investissements pour rembourser les prêts. Ce qui a entraîné une chute encore plus importante du prix des actions.»
Pour le quotidien britannique conservateur The Telegraph, certains parallèles avec 1929 sont troublants:
«Après plus d'une décennie d'une hausse effrénée, de création extraordinaire de richesse et d'excès, les deux économies –américaine en 1929 et chinoise aujourd'hui– sont à des étapes similaires de leur développement économique.»
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