samedi 25 juillet 2015

Google X, le laboratoire secret du géant du Web


Rassemblant des chercheurs triés sur le volet, ce laboratoire spécial travaille sur des projets très ambitieux. Son dirigeant Astro Teller est l’invité du Monde Festival le dimanche 27 septembre.
C’est, racontent les quelques personnes extérieures à Google qui ont pu le visiter, un bâtiment tout à fait ordinaire de briques rouges, à proximité du gigantesque campus de Google à Mountain View, en Californie. A l’intérieur, un rêve de chercheur : équipements ultramodernes, équipes de chercheurs d’élite, et moyens quasiment illimités. Google X, le laboratoire secret de Google, bénéficie de la fortune du géant du Web pour travailler sur des projets « qui ont un impact sur l’humanité ».


Imaginé principalement par Serguei Brin, l’un des deux cofondateurs de l’entreprise, ce laboratoire se penche sur des problématiques aussi variées que les voitures sans conducteur, l’intelligence artificielle, la détection du cancer ou des ballons servant de relais Wifi… Et ce ne sont là que les projets qui ont été rendus en partie publics : Google X travaille sur de nombreux dossiers en parallèle, et vit dans une certaine culture du secret. Mais comme tout laboratoire de recherche et développement, il dépose régulièrement des demandes de brevets, ce qui le contraint à rendre publics ses travaux…
Car si Google X a vocation à travailler, comme le résume son dirigeant Astro Teller, sur « tout ce qui pose un gros problème à l’humanité », le laboratoire reste une filiale d’une entreprise. Il y a une forme de mécénat à l’américaine dans la démarche, mais la conception d’un modèle économique fait partie intégrante de tout projet. Mais sans objectifs à court terme, un luxe que peu d’entreprises peuvent se permettre…
Les projets bien avancés : voitures connectées et Google glass

Le confondateur de Google Sergey Brin, le 20 février 2013, avec un prototype de Google Glass.
Ce sont probablement les deux projets les plus connus issus de Google X – notamment parce que tous deux pourraient avoir des applications commerciales à court terme. Les lunettes connectées Google glass ont largement dépassé le stade du prototype, puisqu’un premier modèle a été mis en vente en 2014 aux Etats-Unis. Mais c’est, pour l’instant, un demi-échec : trop chères, pas assez puissantes et pratiques… Les équipes y ayant travaillé sont retournées à la phase de conception et devraient proposer dans les prochaines semaines une deuxième version de ces lunettes.

Une voiture sans pilote de Google, en mai 2015.
Les voitures sans pilote, en revanche, sont en pleine croissance. Google a multiplié ces dernières années les tests, d’abord sur piste, puis sur routes en Californie, pour ses voitures qui visent à réduire le nombre d’accidents en éliminant le facteur humain de la conduite. Les voitures sont actuellement en phase de test intensif, mais aucune date de commercialisation ou de déploiement à grande échelle n’est encore connue : les prototypes coûtent cher – environ 150 000 dollars soit 137 700 euros pièce – et les voitures sans pilote ne sont pour l’instant légales que dans une poignée d’Etats américains.
Les projets à moyen terme : ballons connectés et drones de livraison

Un ballon Google Loon, lors de la présentation du projet en 2013.
Google compte déployer deux autres projets à grande échelle d’ici la fin de la décennie. D’abord son projet de ballons de haute altitude, développé en partenariat avec le CNES français. A en croire la direction de Google, ce système de ballons connectés devrait permettre de fournir un accès au Web à l’ensemble de la planète, y compris dans les zones très reculées, d’ici à 2020. Les modalités d’accès – tarif, services accessibles ou non – ne sont pas encore connues.













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Issus du laboratoire Google Lab, des drones de livraison, baptisés « Project Wing », sont également en test intensif en Australie – en raison de ses grands espaces et de sa législation tolérante pour les drones.
Plus tard : des projets majeurs dans la santé
De nombreux projets touchant à la santé sont également en cours de développement à Google X. L’un d’entre eux est déjà bien connu : il s’agit de lentilles de contact capables de mesurer la glycémie du porteur, à destination principalement des personnes diabétiques.
Surtout, Google a évoqué à plusieurs reprises un projet de détection des maladies au fonctionnement révolutionnaire. Le principe consiste à injecter dans le corps d’un patient des nanocapteurs métalliques, qu’un bracelet magnétique permet ensuite d’attirer pour récupérer les informations enregistrées. Les applications potentielles, par exemple pour détecter une tumeur dès l’apparition des toutes premières cellules cancéreuses, sont gigantesques. Mais les questions éthiques, sur l’utilisation des données ainsi collectées, le sont tout autant.
Astro Teller, le responsable de Google X, sera l’invité du Monde Festival dans le cadre d’un entretien animé par Damien Leloup. Retrouvez les informations sur cette rencontre et le programme du Monde Festival.
Par Damien Leloup

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