Le poète grec Hésiode partage l’histoire de notre espèce en cinq âges successifs, l’âge d’Or, d’Argent, d’Airain, des Héros, et enfin l’âge de Fer, où nous sommes encore… en sursis ! Cette répartition était connue en Asie mais sans l ‘âge des Héros, qui semble une création grecque.
Ce mythe est un testament que les dieux nous ont laissé. On le retrouve presque identique sur les cinq continents. Il nous enseigne qu’il n’y eut pas une seule humanité, mais cinq versions différentes, de plus en plus éloignées des dieux et de la Droiture de la Voie Juste, Nemesis, de plus en plus livrés à l’Ivresse de la Démesure, Hubris. Les deux premières versions de l’humanité, les Cyclopes et les Géants, furent crées par les Titans. La prise de pouvoir par Zeus correspond à l’anéantissement de l’humanité d’argent, c’est à dire au Déluge biblique.
L’âge d’argent s’achève dans une explosion finale de démesure (C’est à dire, l’ivresse du courage qu’il a fallu aux hommes pour tenir tête à leurs tyrans)quand les hommes méprisent la justice des dieux. (C’est à dire, une injustice totale envers les hommes, leurs larbins) L’Hubris, la démesure, frappe les Hommes pour la première fois. (C’est à dire, calmez-vous les mecs, les Dieux vont se fâcher !)
Et dès qu’un cataclysme nous tombait sur le dos, les pseudo-dieux nous faisaient croire que ça venait d’eux.
Enfin l’âge de fer, correspondant au présent, est un temps où le mal et le bien coexistent, un temps où les hommes devront choisir entre la Voie Juste et la Démesure, avec la menace d’une victoire de cette dernière. (C’est à dire, veuillez rester dans l’attente du retour des dieux, parce que dès qu’ils reviendront, il faudra vous remettre dare-dare à leur service comme dans le temps, sinon gare !) Sûr que si les dieux déboulent comme ils nous en ont menacé jadis, et qu’ils nous trouvent affranchis, tout prêts à leur flanquée la pâtée, ça ferait désordre. Notez qu’on n’en prend pas le chemin.
Tant pis pour eux, qui se privent de bien des jolies surprises. Sans le loup, le Chaperon devient moins rouge, et c’est dommage.
Première leçon : notre histoire globale raconte un déclin, et non un progrès. Cette loi n’est pas limitée aux sociétés, elle s’applique à tous les domaines matériels. En physique, on l’appelle l’entropie croissante : le désorde croissant, l’augmentation infinie du désordre. Pour les physiciens, tout se passe comme si un ordre initial était détérioré par tout un tas de facteurs divers et variés, qui tous concourrent à un seul but : brouiller l’image initiale, changer tout tout le temps, en un mot, détériorer.
Et pourtant, ça s’est fait.
Il a probablement fallu beaucoup plus de trois interventions extérieures intelligentes, il a fallu d’innombrables fées penchées sur notre berceau pour que l’humanité actuelle voit enfin le jour, totalement stupide à sa création, et pire encore aujourd’hui, car absolument ignorante de son origine et de son statut si particulier dans l’univers :
une espèce créée par une autre espèce.
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