Le deuxième producteur mondial de pétrole après les Etats-Unis, a désormais décidé de s'engager en faveur des énergies renouvelables. Pour eux, investir dans l'énergie solaire pourrait être un moyen de rester une puissance économique mondiale, à condition que leur consommation en or noir cesse de croître.
Il est évident qu'il n'y a pas de meilleur endroit que le désert pour développer l'énergie solaire. L'Arabie Saoudite, par la voie de son ministre du pétrole, Ali al-Naimi, a annoncé vouloir arrêter l'utilisation des carburants fossiles et devenir un leader mondial des énergies renouvelables (éolien et solaire) d'ici 2040,selon le magazine The Atlantic.
Le pays du Golfe qui a basé son expansion sur le pétrole depuis 1938, tient-il réellement à préparer son avenir sans or noir et à s'engager en faveur d'une transition énergétique ?
Le plus grand parc solaire au monde
Il a en tout cas déjà commencé à miser dessus. L'Arabie Saoudite est déjà le partenaire financier et logistique du projet colossal du parc solaire marocain de Ouarzazate, situé aux portes du Sahara occidental, et dont le montant est évalué à près de deux milliards d'euros.
Ce parc en construction, qui devrait être le plus grand au monde, vise à couvrir près de 40% des besoins énergétiques du Maroc dès 2020. Avec une capacité totale de 560 mégawatts, ces panneaux solaires rentrent dans la lignée d'un programme ambitieux, qui a déjà inauguré le plus grand site éolien d'Afrique en 2014.
Plus grand consommateur de pétrole au Moyen-Orient
"L'Arabie saoudite reconnaît qu'un jour le monde n'aura plus besoin d'hydrocarbures. Je ne sais pas quand cela arrivera, probablement en 2040, 2050 ou plus tard. Nous nous sommes donc engagés dans un programme pour développer l'énergie solaire", a indiqué M.Al-Naïmi, ministre du pétrole, lors du Business and Climate Summit de Paris à la fin du mois de mai.
Et pourtant, l'Arabie saoudite - qui compte 30 millions d'habitants - est le plus grand consommateur de brut au Moyen-Orient, et le sixième au monde. Elle consomme plus d'un quart de son pétrole, et sa consommation intérieure a augmenté de 7% en un an.
Sur la production journalière qui dépasse les 10 millions de barils, près de 3 millions sont consommés dans le pays. S'ils étaient vendus sur les marchés, ils représenteraient un gain théorique d'environ 180 millions de dollars par jour.
100 milliards pour le nucléaire et 100 milliards pour le solaire
Il est vrai que les terres d'Arabie saoudite débordent toujours d'or noir (le premier champ découvert en 1938 produit encore). Mais sa compagnie pétrolière nationale, Saudi Aramco, est contrainte de vendre 5 dollars son baril d'or noir pour leurs usages domestiques (carburant et production d'électricité). Et tandis que la consommation interne augmente encore et encore, notamment à cause des climatiseurs, qui utilisent 70% de l'énergie entretenue par le pétrole, le royaume continue de perdre de l'argent.
L'enjeu principal pour les saoudiens, c'est donc de diminuer leur consommation. Le pays a décidé de miser sur deux technologies : le nucléaire, avec un plan de 100 milliards de dollars pour construire 16 réacteurs d'ici 2030; et l'énergie solaire, avec 100 autres milliards pour construire 41 Gigawatts de panneaux photovoltaïques en plein désert, soit l'équivalent en énergie de 25 réacteurs nucléaires.
Le royaume des wahhabites écolo ?
En soit, leur motivation n'est pas tellement axée sur le réchauffement climatique. Mettre un terme à l'ère des combustibles fossiles serait d'ailleurs la dernière chose qu'ils voudraient faire. Bien au contraire : investir dans l'énergie solaire est un moyen de rester une puissance mondiale du pétrole, à condition que leur consommation intérieure diminue, et qu'elle soit alimentée par les énergies renouvelables.
Les champs pétroliers qu'ils détiennent continueront à alimenter la demande mondiale, et même si le prix du baril, qui a perdu plus de 45% de sa valeur en un an, continue à baisser, l'Arabie Saoudite pourra en tirer profit. En effet, contrairement aux coûts de production du pétrole de schiste des Etats Unis qui est estimé entre 40 et 70 dollars par baril, celui du golf, ne coûte qu'environ 4 dollars à produire.
Mr. Al Naimi estime toutefois que "c'est peut-être un excellent objectif, mais cela va prendre du temps". Puisque selon lui, les énergies fossiles vont continuer de dominer nos économies jusqu'en 2050.
Source : http://www.latribune.fr
Publié par alalumieredunouveaumonde@gmail.com
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