En mai, à Paris, une boucherie hors du commun a ouvert ses portes. On n’y trouve aucune viande, mais des lardons, des steaks, des escalopes, etc. faits à partir de soja, de froment et de pois. L’objectif est de développer un nouveau type de régime alimentaire : le flexitarisme.
Le flexitarisme est une alimentation végétarienne plus souple. Lors de circonstances particulières ou une fois de temps en temps, un flexitarien se permet de manger de la viande. Selon un sondage d’OpinionWay, 27 % des non-végétariens seraient prêts à devenir flexitariens.
Ce phénomène est de plus en plus relié aux contraintes environnementales de l’agroalimentaire. « Le phénomène était très marginal en France il y a 20 ans, mais nous pensons qu’il va s’ancrer et se développer dans la société. Les gens ont compris l’importance de la qualité de l’alimentation et de la durabilité des produits », explique Stéphane Walrand, chercheur en nutrition humaine à l’Institut national de la recherche agronomique.
Une boutique en accord avec l’environnement et le développement durable
« La boucherie végétarienne » ne vend pas de viande, mais des substituts appelés simili carnés. Dans ces produits, elle utilise du soja provenant de la RTRS, la table ronde pour un soja responsable. C’est un organisme qui donne une certification aux cultures du soja qui respectent plusieurs règles. Les producteurs doivent :
prendre des mesures pour la protection des sols et des eaux,
• ne pas défricher des surfaces de forêts primaires ni les habitats abritant de nombreuses espèces,
respecter les droits des travailleurs,
respecter les droits territoriaux traditionnels
réduire l’usage des produits dangereux, etc.
L’huile de palme est aussi contrôlée. Elle vient de la RSPO (table ronde pour une huile de palme durable). Un organisme similaire à la RTRS. Quant aux œufs que l’on trouve dans certains produits, ils proviennent de poules élevées en plein air.Réduire la consommation de viande, un enjeu environnemental et sanitaire
La boutique adhère à une alimentation réduite en viande. Son site avance les arguments suivants :
Cela améliore la santé
la consommation de viande favorise les maladies de type cancer du sein, du colon…, diabète, Alzheimer, maladies cardiovasculaires, etc. C’est ce qu’avance le rapport Campbell qui est controversé.
En consommant de la viande, on ingère aussi les antibiotiques présents dans les viandes d’élevage
L’impact négatif sur l’environnement est plus faible
Selon l’ONU, il faut 15 000 L d’eau pour produire 1 kg de bœuf. Pour le soja, Eau France déclare qu’il faut 900 L d’eau pour le même poids
L’élevage constitue une forte source de pollution de l’air en gaz à effet de serre
L’élevage constitue une source de pollution aux nitrates de la terre en de l’eau
De plus, pour l’Association végétarienne de France, remplacer la viande par des simili carnés ne présente pas de risque de carences. Cependant, « les végétaux ont naturellement une plus faible teneur en acides animés essentiels que les sources animales », nuance Stéphane Walrand. Il constate quand même que certains produits sont plus équilibrés que d’autres par leur composition en œuf ou en poudre de lait.
Sources : Science et Avenir, La Boucherie Végétarienne, WWF
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