lundi 3 août 2015

Changer pour le mieux, mais comment?

Dans le domaine de la psychologie, on considère qu’il y a deux éléments fondamentaux qui amènent une personne à changer ses comportements, ses valeurs ou ses façons de voir; et ça prend la combinaison de ces deux ingrédients pour susciter vraiment les efforts vers le changement. D’une part, il y a la certitude d’être capable de faire les changements nécessaires. D’autre part, un état de malaise assez grand pour inciter à faire ces changements.
Par exemple, quelqu’un a une entreprise qu’il administre mal à cause d’un problème d’alcoolisme ; son entreprise est près de la faillite. Si cet homme décide de faire une cure de désintoxication, c’est d’abord parce que ce danger de faillite lui fait peur, mais il sait aussi que s’il se ressaisit, ses affaires vont rentrer dans l’ordre et qu’il pourra ainsi éviter la catastrophe. Donc, il vit un grand malaise et en plus, il croit en ses capacités de sauver son entreprise.
À l’opposé, un deuxième a des problèmes relationnels qui le mettent en conflit avec les autres ; il vit un grand malaise à cause de cela, mais il est certain de ne pas être capable d’agir autrement avec ses semblables. Comme il lui manque un ingrédient – la croyance en ses propres capacités de changer sa façon d’entrer en relation avec les autres –, c’est pratiquement certain qu’il ne fera pas ce qu’il faut pour régler son problème.
De même, un troisième participe avec sa conjointe à une thérapie de couple : le but premier de ces rencontres est d’essayer de sauver leur mariage. L’homme fait cette démarche sur l’incitation de sa conjointe, parce que cette dernière y tient vraiment. De lui-même, il n’en aurait rien fait… parce qu’il est certain de n’avoir pas grand-chose à se reprocher. Il a plutôt tendance à mettre le tort sur son épouse pour les difficultés qu’ils vivent. Cet individu ne fait alors pas vraiment ce qu’il faut pour changer, même s’il participe à chaque rencontre ; il y va pour la forme… parce qu’il ne vit pas assez de malaise, étant convaincu d’être correct, lui.
Dans un quatrième exemple, une jeune fille souhaite vraiment un changement de carrière, car elle en a assez de son emploi actuel qui ne va plus avec ce qu’elle est. Elle se sent mal à son travail et cherche à changer sa vie. Il lui faudrait pour cela suivre une formation de plus d’une année. À vrai dire, elle se sent prête à passer par ce chemin, car elle veut vraiment un travail qui lui convienne mieux, et en plus, elle sait qu’elle a les aptitudes pour réussir cette transition. Il est pratiquement certain qu’elle va faire les démarches qui s’imposent.
Voilà donc deux éléments qui nous amènent à changer :
1) un état de malaise suffisant ;
2) la croyance en ses propres capacités de changer.

Et quand on y ajoute la dimension spirituelle…

C’est quand même dommage d’attendre d’être suffisamment mal pour se décider enfin à changer et à faire quelque chose pour améliorer sa situation. Ceci est une conséquence d’un manque de vie spirituelle chez une majorité de gens. C’est quand même bien et c’est appréciable qu’une personne fasse ce qu’il faut pour s’améliorer, lorsqu’elle vit une impasse ou une grande souffrance intérieure. Mais si la vie spirituelle manque chez elle, elle est à risque de se relâcher par la suite, après avoir vécu du bien-être pendant un certain temps.
Peut-être me direz-vous que l’amour sincère pour quelqu’un et la recherche du bien véritable d’une personne aimée, cela aussi, c’est une motivation suffisante pour nous amener à faire des changements sur nous-mêmes. C’est vrai !
Or l’amour sincère pour quelqu’un, de même que la considération et le respect que nous avons pour la personne aimée, c’est déjà une manifestation spirituelle qui émane de ce qu’il y a de meilleur en nous. La véritable vie spirituelle inclut automatiquement l’amour, que ce soit l’amour pour des personnes en particulier, l’amour pour l’humanité en général ou l’amour pour tout ce qui existe dans la création.
Mais ça va encore mieux lorsque tout cela se rattache à la conviction qu’il y a une suite logique à cette vie terrestre, une suite qui est une conséquence de tout ce que nous vivons, apprenons et réalisons ici-bas.

L’éveil spirituel

Le véritable éveil spirituel chez un être humain amène nécessairement quelqu’un à changer. Il y est peut-être poussé au départ par la souffrance ou la détresse intérieure, mais pas nécessairement. La vie spirituelle peut être en elle-même le moteur qui mène au changement vers le mieux, même si ça va déjà bien dans notre vie. Elle fournit aussi une base solide pour stabiliser et maintenir le changement ; parce que cet éveil amène à entrevoir des buts plus élevés encore que le simple bien-être terrestre, des buts qui dépassent la dimension matérielle et qui curieusement, amènent à apprécier encore mieux les joies d’ici-bas.
Il s’agit de changer non seulement parce qu’on ne veut plus vivre de détresse, ici sur terre, mais aussi parce qu’on veut atteindre un but magnifique pendant et surtout, après cette vie terrestre. L’attraction exercée par un tel but noble et élevé, que l’on ressent au plus profond de soi, est suffisante pour soutenir la poursuite des efforts d’amélioration, même s’il n’y a plus de souffrance accablante pour nous donner le « coup de pied » nécessaire pour avancer.
Le savoir spirituel, lui, nous amène à mieux connaître nos forces intérieures ; il nous permet d’entrer en contact avec la Source d’énergie par excellence, celle qui nous aide à grandir, à surmonter nos faiblesses, à nous épanouir. Après avoir connu et expérimenté les « pouvoirs et les aides invisibles » mais quand même perceptibles qui sont à notre disposition — et qui sont plus que la seule force de notre volonté personnelle —, nous gagnons une plus grande confiance en nos capacités de changer, parce que nous connaissons mieux tout ce qui existe pour nous soutenir en ce sens.
Nous avons alors à notre disposition ce qu’il faut pour nous améliorer dans la joie et l’enthousiasme.
Guy Poulin
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