samedi 11 juillet 2015

Syriza était-il bien un leurre européiste ?



Alexis Tsipras, Premier ministre grec, embrassant Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.

UPR : Confirmant toutes nos analyses depuis 7 mois, le gouvernement Tsipras vient d’accepter tout ce que voulaient les créanciers, la BCE, le FMI et la Commission européenne….

Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 juillet 2015, le gouvernement « d’ultra-gauche » d’Alexis Tsipras a adressé un texte de 13 pages à la Commission européenne, à la BCE, au FMI et aux créanciers.




Par ce texte – intitulé « Actions prioritaires et engagements » -, le gouvernement grec vient de s’engager à adopter la quasi-totalité des mesures proposées par les créanciers le 26 juin, qu’il avait alors pourtant rejetées, en annonçant la tenue d’un référendum truqué.

LES MESURES PHARES ANNONCÉES PAR LE GOUVERNEMENT TSIPRAS AFIN DE RESTER DANS L’EURO

Ces mesures sont les suivantes :

a) comme le souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, le gouvernement grec accepte l’instauration d’un système unifié des taux de TVA, incluant aussi la restauration, et accepte que le taux moyen en soit porté à 23% au lieu du taux moyen de TVA qui était jusqu’ici de 13%. (Pour les produits de base, l’électricité et les hôtels, la TVA restera cependant à 13%, et à 6% pour les médicaments, livres et places de théâtre).

Cette hausse colossale de 10 points de TVA était l’une des principales pommes de discorde entre Athènes et ses créanciers pendant ces longs mois de négociations. Le gouvernement Tsipras a donc capitulé en rase campagne, en acceptant une mesure qui va amputer immédiatement les maigres revenus du peuple grec.

b)- comme le souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, le gouvernement grec accepte de supprimer les avantages fiscaux dont bénéficiaient les îles (soit la réduction de 30% de la TVA appliquée depuis plusieurs années), à commencer par les îles les plus riches et touristiques. Cette suppression va commencer en octobre et sera faite graduellement pour s’achever d’ici la fin 2016.

Cela signifie que les touristes comme les habitants des îles grecques vont voir la facture de TVA grimper de +30% environ.

c)- comme le souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, l’âge du départ à la retraite va être substantiellement et graduellement relevé pour passer à 67 ans d’ici à 7 ans (en 2022).

d)- comme le souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, le gouvernement Tsipras va déréglementer plusieurs professions, notamment les ingénieurs, les notaires et tout le secteur du tourisme.

e)- le gouvernement grec va par ailleurs abaisser le plafond des dépenses militaires grecques de 100 millions d’euros en 2015 et de 200 millions en 2016. Cela représente la moitié de ce que souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, qui voulaient une réduction de 400 millions.
f)- comme le souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, le gouvernement « d’ultra-gauche » grec accepte de limiter la hausse de la taxe sur les sociétés de 26 à 28 %.

Cela signifie que les grandes entreprises vont voir augmenter leurs impôts de 2 points seulement, alors que le peuple grec voit alourdir la facture de TVA de 10 points…

g)- comme le souhaitaient la Commission européenne, la BCE, le FMI et les créanciers, le gouvernement « d’ultra-gauche » grec accepte de procéder au programme de privatisations des nombreuses entreprises publiques (dont la liste n’est pas encore récapitulée par les agences de presse).


UN BRAS D’HONNEUR PHÉNOMÉNAL AUX ÉLECTEURS GRECS

La volte-face du gouvernement Tsipras est d’autant plus spectaculaire et scandaleuse qu’elle se produit 4 jours après un référendum qui a vu 61,1% des suffrages s’exprimer en faveur du NON aux réformes que ce même gouvernement vient justement d’accepter !

Cela représente l’un des bras d’honneur les plus phénoménaux qu’un gouvernement puisse faire au peuple qui l’a élu il y a 7 mois, et qui lui a donné, 4 jours avant, une large majorité pour refuser ce programme.

Ce début de dénouement – d’autres surprises sont possibles d’ici à dimanche – confirme totalement les indiscrétions dont avait fait état le Financial Times dès le 1er juillet, – et dont j’avais parlé dans mon dernier entretien d’actualité du même jour).

Cet article du grand journal britannique des finances avait divulgué le courrier qu’Alexis Tsipras avait adressé discrètement à ses partenaires européens et aux créanciers pour les informer qu’il accepterait toutes leurs conditions… après le référendum.

CONCLUSION : SEULE CONTRE TOUS, L’UPR AVAIT UNE NOUVELLE FOIS RAISON.
En conclusion, j’invite tous les lecteurs à lire ou à relire le communiqué de presse que l’UPR avait publié dès le 27 janvier dernier – sitôt l’accession de M. Tsipras au pouvoir -, intitulé « Les Grecs vont maintenant pouvoir constater que Syriza est un parti-leurre ».

Comme tout un chacun pourra le constater, seule sur toute la scène politique française, l’UPR avait une nouvelle fois fait la bonne analyse. Ceux qui avaient cru voir en Tsipras un nouveau de Gaulle chantre de la démocratie et de l’indépendance nationale, ou un subtil manœuvrier désirant sortir de l’euro sans y rien paraître, en sont pour leurs frais.

En particulier, notre communiqué avait fait cette remarque qui garde toute son actualité et sa pertinence :

« L’UPR note que le Front de Gauche et le FN ont tout spécialement manifesté leur soutien à Syriza (en gardant délibérément le silence sur les partis politiques grecs – qui existent pourtant bel et bien – demandant la sortie unilatérale de la Grèce de l’Union européenne et de l’euro). Entre leurres français et grecs, on se comprend et on se soutient. »

Je suis désolé pour mes contradicteurs – et bien plus désolé encore pour tous ceux qui, en Grèce, en France ou ailleurs, ont cru à Alexis Tsipras et à Syriza -. Leur déception et leur rancœur doivent être immenses.

Ces tristes événements doivent inciter les Français à réfléchir en adultes aux raisons fondamentales pour lesquelles les analyses de l’UPR se révèlent systématiquement les bonnes, car systématiquement confirmées par les événements.

Les Français doivent admettre, une bonne fois pour toutes, que le Front National, DLF, le Parti de Gauche, et tous les partis qui hurlent contre les effets de l’UE et de l’euro, sans jamais proposer d’en sortir par l’article 50, sont bel et bien des mouvements leurres.

Ce n’est pas par hasard que ces partis sont constamment promus dans les grands médias français, alors que ceux-ci refusent de simplement même évoquer l’existence de l’UPR.

Si ces partis sont promus médiatiquement par le système euro-atlantiste, c’est parce qu’ils servent de paratonnerre à la colère du peuple français, en leur proposant toujours des analyses incomplètes et des fausses solutions pour mieux sauver le système qu’ils font semblant de combattre.

Exactement comme Syriza a été constamment promu médiatiquement en Grèce, et présenté sous les traits d’un parti opposant farouche au système, alors qu’il n’en était que la roue de secours la plus perfide.

Comme de plus en plus de Français commencent à le comprendre, les événements prouvent que l’UPR est le seul mouvement politique dans lequel ils peuvent avoir vraiment confiance.
Plus que jamais, j’invite tous les lecteurs qui ne l’ont pas encore fait à nous rejoindre en adhérant au seul authentique mouvement de libération nationale qui s’offre à eux : 

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François ASSELINEAU


alalumieredunouveaumonde@gmail.com

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