mardi 7 juillet 2015

Les amitiés célestes



Pour moi, l’amitié est une relation rare, très exigeante entre deux êtres.
L’amitié au sens philosophique de l’antiquité, c’était une relation qui se nouait et se tissait entre deux êtres de bien et de vertus, et qui prétendait à la sagesse.



Ce qui est encore plus rare, c’est l’amitié spirituelle : c’est une relation privilégiée entre deux personnes, une relation d’élection, mais qui à la fois aspire au divin et s’achemine vers le divin.

Donc, ce n’est pas simplement une relation affectueuse, une relation d’intimité tendre. C’est une relation de connaissance, d’intelligence, de croissance.
Chaque ami est pour l’autre un facteur de transformation et d’élévation.
L’amitié philosophique de l’antiquité grecque avait ce propos, en tendant vers la sagesse. Comme héritière, l’amitié spirituelle chrétienne, développée par le christianisme dans les premières communautés monastiques, est une manifestation de l’amour de Dieu.
Cette amitié spirituelle entre deux êtres, hommes ou homme et femme, tend vers l’amour divin.
C’est un but extrêmement élevé, exaltant et périlleux certainement, surtout lorsqu’il s’agit d’un homme et d’une femme.
C’est une relation extrêmement rare.
Je dirai que c’est une relation exceptionnelle.

Qu’est-ce qui se joue de si important dans l’amitié ?

L’amitié n’est pas complaisante.
L’amitié est exigeante.
Elle suppose la réciprocité, ce qui est quand même assez sympathique, parce que pour une fois, un être aime une autre personne et en est aimé.
Mais l’amitié suppose aussi une relation de parfaite égalité.
Dans le cadre d’une amitié spirituelle, ce qui m’intéresse surtout entre homme et femme, c’est qu’il n’y a pas quelqu’un qui sait – en général, c’est l’homme – et l’autre – en général c’est la femme -, qui a tout à apprendre sur un plan religieux, théologique …
Donc, il y a une égalité parfaite en ce qui concerne la connaissance spirituelle.
Ce qui est périlleux, le grand défi, c’est que dans l’amitié spirituelle, il s’agit de vivre une intimité des âmes, sans vivre l’intimité des corps, ce qui est quand même assez difficile pour des êtres de chair et de sang, des êtres de sentiments, des êtres qui partagent apparemment l’essentiel, puisqu’il s’agit du salut de leur âme, qui partagent leur intériorité, une vie intérieure riche, qui travaillent ensemble souvent, qui collaborent, qui se voient, qui se parlent.
Ils sont donc liés par le plus haut, par l’esprit, par cette quête spirituelle, par cet amour du divin. Ils se côtoient et sont extrêmement proches, et en même temps jamais il n’y aura de relation amoureuse, de désirs même.
Donc, cela veut dire qu’il y a – ou sublimation – ou transformation totale de cet attrait qui peuvent avoir l’un pour l’autre, en quelque chose d’apparemment de plus, peut-être pas durable, mais éternel.

Tant que vous continuerez à chercher le salut de votre âme au sein de vos relations sociales, vous nous cesserez d’être déçu, et passerez de désillusion en désillusion. Mais si vous acceptez que la relation se présente à vous pour vous rendre conscient plutôt qu’heureux, alors cette relation vous offrira le salut, et vous vous alignerez intérieurement avec le niveau de conscience que vous recherchiez.

Ceux qui continueront à s’agripper à leurs anciennes habitudes, contribueront à intensifier la douleur, la violence, la confusion et l’aliénation. — Eckhart Tolle
 

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