lundi 20 juillet 2015

Le cerveau, accro à l’huile de palme


Un régime gras, riche en huile palme, modifie le système de récompense du cerveau des rats.
Le gras rend le cerveau accro, surtout si c’est à base d’huile de palme ! C’est ce que montre une étude du Centre de recherche sur le Diabète de l’université de Montréal parue dans la revueNeuropsychopharmacology.


L’huile de palme diminue la quantité de dopamine
L’équipe de Stéphanie Fulton a mené une expérience. Elle a pris trois groupes de rats et leur a donné libre accès à de la nourriture, à volonté, pendant plusieurs semaines. Le premier groupe, témoin, a eu le droit à une nourriture légère, peu grasse, avec autant d’acides gras saturés (huile de palme) que mono-insaturés (huile d’olive).
LEXIQUE. Les acides gras saturés : sans double liaisons chimiques et saturés en atomes d’hydrogène, ils se trouvent dans les graisses d’origine animale (sauf les poissons) et certaines huiles végétales comme l’huile de palme. Elles ont tendance à favoriser les maladies cardiovasculaires.
Les acides gras mono insaturés (oméga-9) :  possédant une double liaison chimique carbone-carbone ils sont davantage protecteurs du système cardio vasculaire. On les trouve dans l’huile d’olive notamment.
Le deuxième groupe de rongeurs a, lui, eu accès à une assiette à la teneur élevée en acides gras mono-insaturés tandis que le troisième a reçu une alimentation riche en acides gras saturés. Ces deux derniers régimes gras, étant par ailleurs équivalents sur le plan calorique, avec une même teneur en sucres, en protéines et en lipides. Huit semaines après de tels régimes les rongeurs présentaient un poids, un niveau d’hormones (insuline et leptine) et une glycémie comparables. Seule une différence est apparue, dans le cerveau !
Après une série de tests comportementaux et biochimiques force a été de constater que les rats nourris avec une alimentation riche en acides gras saturés (huile de palme) étaient différents des rats témoins (nourris avec le régime léger) autres sur un point. Leur système de récompense (sécrétion de dopamine qui procure une sensation de plaisir) était émoussé. De même, l’effet stimulant des amphétamines sur leur comportement était amoindri. Au niveau du noyau acubens – structure essentielle du système de la récompense -, les récepteurs à la dopamine étaient moins exprimés. Chez les rats nourris avec le régime gras à l’huile d’olive aucun de ces changements n’a été remarqué !
« Nous avons déterminé que les rats soumis à une diète enrichie en huile de palme avaient une fonction dopaminergique considérablement atténuée, confirme Cecile Hryhorczuk première auteure de l’étude dans un communiqué de l’université de Montréal. Notre groupe de recherche et d’autres chercheurs ont formulé l’hypothèse que cette atténuation pousse le cerveau à essayer de compenser cet état en renforçant le comportement de « recherche de récompense », soit un phénomène semblable à la tolérance aux drogues, qui fait que la  personne doit augmenter la dose avec le temps pour obtenir le même effet. Donc, une personne qui consomme trop de gras saturés pourrait vouloir compenser une expérience de récompense réduite en recherchant et en consommant des aliments à teneur plus élevée en gras et en sucre pour obtenir le même niveau de plaisir ou de récompense ».

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