lundi 27 juillet 2015

Allemagne, la première maison « zéro énergie, zéro émissions, zéro déchet »…



Conçue par l’architecte allemand Werner Sobek, cette habitation produit deux fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Mobilisant des dizaines d’architectes et de chercheurs, ce bâtiment se veut « la première maison active » au monde.



(Crédit : Capture d’écran Youtube)


Elle est perchée sur une petite colline de Stuttgart, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. Dotée d’une surface au sol de 85 mètres carrés, cette petite boîte de verre, de métal et de bois est recouverte de tissu en fibre de verre. Sur son toit, 40 panneaux photovoltaïques. Sur l’une de ses façades, des baies vitrées composées de trois couches de verre ultra-fines et ultra-isolantes. De quoi conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été.

Construite sur mesure, B10 – du nom et du numéro de sa rue, le « Bruckmannweg » – est la « la première maison active au monde ». C’est du moins comme cela que la présentent ses constructeurs, l’architecte et ingénieur en génie civil Werner Sobek, qui l’a conçue avec l’entreprise Schwäbische Alb, spécialisée dans la préfabrication de modules en bois. Assemblé en quelques mois, le bâtiment a été transporté puis déposé à son emplacement final à l’aide d’une grue. Il a été inauguré en 2014.

Actif vs. passif






Qu’est-ce qu’une « maison active » ? « Un bâtiment innovant et durable, qui produit toute l’électricité dont il a besoin à partir de sources d’énergie durables, et dont les matériaux peuvent être recyclés à 100% », peut-on lire sur le site du projet. Contrairement aux maisons passives, qui en consomment une quantité infime, celle-ci produit deux fois plus d’énergie qu’elle n’en utilise.

À l’intérieur, une petite boîte de la taille d’un modem permet à la maison d’auto-réguler sa consommation d’énergie solaire. Connecté au web, ce boîtier intelligent est capable d’analyser et de prédire la météo, puis de s’y adapter. S’il fait froid, le chauffage est automatiquement allumé. S’il fait chaud, il est mis hors tension.

Ombre et lumière

Et ce n’est pas tout. Le même boîtier, en enregistrant les jeux d’ombres et de lumière, l’orientation des maisons voisines, des arbres et autres obstacles aux rayons du soleil, peut répartir la chaleur en fonction des besoins de chaque pièce et du temps qu’elles mettent à chauffer. Une fois ces données enregistrées, l’ordinateur les réutilise afin d’optimiser ses choix lors des saisons suivantes.

Dans ce cube, nul besoin d’actionner les interrupteurs, ni même les poignées de porte. Le boitier intelligent s’en occupe. Ce dernier est capable d’allumer la lumière, d’ouvrir et de refermer les portes et les fenêtres, de moduler la température de l’eau, et même de contrôler l’activité d’un réfrigérateur. L’utilisateur peut ainsi choisir de laisser faire l’ordinateur ou de lui donner des ordres via sa tablette ou son smartphone.

Écosystème énergétique

Pour ne pas gâcher le surplus d’énergie produit par ses panneaux solaires – capables de générer jusqu’à 10 kW -, les concepteurs de cette maison l’ont équipée d’une batterie lithium-ion de 11 kW/h. Cette dernière stocke l’énergie pour la réutiliser pendant la nuit et par temps couvert. Et si la production dépasse la capacité de charge de la batterie, elle est utilisée pour alimenter deux voitures et deux vélos électriques, ainsi que le musée voisin, le Weissenhof, dessiné par Le Corbusier. L’architecte Werner Sobek a ainsi voulu inscrire ce bâtiment dans « l’éco-système de son quartier ».

Une construction affranchie des énergies fossiles ; de l’électricité 100 % renouvelable ; une gestion intelligente de sa consommation. C’est grâce à ces ingrédients que les concepteurs de cette maison entendent remplir l’objectif « triple zéro » qu’ils se sont fixé : « zéro énergie, zéro émission, zéro déchets ».

100 % recyclable

Loin d’être un simple démonstrateur, le bâtiment a pour vocation d’être un laboratoire vivant de la maison de demain. Les données enregistrées par ses capteurs sont actuellement analysées par une équipe de recherche de l’Université de Stuttgart, de même que par plus de 40 entreprises et projets partenaires …/…

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Auteur Lara Charmeil
Journaliste à We Demain
@LaraCharmeil via Un-Nouveau-Paradigme

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