mardi 23 juin 2015

Internet pour tous : le projet de constellation OneWeb se concrétise


La constellation de satellites de OneWeb
OneWeb a sélectionné Airbus pour la construction de 900 satellites en un temps record. La constellation pourrait être mise en service dès 2018.
Elle fournira des connexions Internet dans le monde entier à faible coût.


Voici venu le temps de la concrétisation pour le projet de constellation OneWeb, lancé par l’Américain Greg Wyler et soutenu par le propriétaire de Virgin, Richard Branson. Le 15 juin 2015, à l’ouverture du salon du Bourget, le patron de la start-up a annoncé la sélection d’Airbus comme probable concepteur et constructeur de 900 satellites de 150 kg, dont 700 devraient être mis en service dès 2018. Un véritable défi de production à grande échelle et en un temps record que s’apprête à relever l’entreprise basée près de Toulouse, qui fabrique déjà plus de la moitié des avions de lignes produits dans le monde. Le monde des satellites entre donc dans l’ère de l’industrialisation, passant de quelques dizaines d’unités par an, à plusieurs centaines. Une véritable première ! Si les dix premiers satellites seront bien fabriqués à Toulouse, les autres sortiront à rythme soutenu d’une usine dédiée, implantée aux Etats-Unis. Chez Airbus, personne ne veut avancer de chiffre. On parle d’un marché de 1,4 à 2 milliards de dollars. Comment Greg Wyler entend réunir une telle somme ? Cela demeure une inconnue.

Fournir Internet aux pays émergents

L’objectif de cette constellation est de fournir des connexions Internet pour tous, partout et pas cher. Philanthropie ? Pas si sûr. Les marchés actuels arrivant à maturité, les acteurs de l’Internet veulent désormais investir les marchés émergents pour soutenir leur taux decroissance de plus de 20%. L’idée de la constellation OneWeb est de lancer beaucoup de satellites d’un coup pour disposer très vite d’une large couverture terrestre. Les engins seront postés en orbite basse, à 1200 km d’altitude. Ainsi, le signal a moins de distance à parcourir, ce qui assure une vitesse de transfert des informations 40 % plus rapide que par fibre optique. L’ennui, c’est qu’à cette faible altitude, les satellites ont une durée de vie écourtée : de 5 à 7 ans contre 15 ans pour les géostationnaires (36.000 km). Ces derniers en effet n’ont pas besoin de beaucoup de carburant pour rester en orbite alors qu’à plus basse altitude, ils doivent lutter contre la gravité et se re-hisser fréquemment sur leur orbite à l’aide de moteurs. Cela veut aussi dire qu’il faudra fréquemment les remplacer. Aussi la commande envisagée prévoit-elle d’emblée un volant de 200 satellites de secours et de remplacement.

Le problème des lanceurs et des débris

La question du lancement demeure encore un écueil à franchir. Même si ces satellites sont lancés par grappes de 30 à 50, cela sous-entend un grand nombre de lancements. Les lanceurs existants sur le marché ont-ils cette capacité ? One Web aurait approché Arianespace, sans que rien n’ait filtré pour l’instant. Enfin, qu’en sera-t-il du problème des débris spatiaux, du risque de collision avec des débris ? Sur son site, One Web assure vouloir prévenir toute création de débris et vouloir maintenir un environnement spatial sûr et durable pour les générations futures en utilisant les systèmes de propulsion des satellites en fin de vie pour les précipiter dans l’atmosphère. Quoiqu’il en soit, si One Web atteint ses objectifs, sa constellation sera, en 2018, la plus grande jamais lancée à ce jour.

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